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Pierrette Lambert

Artiste

40 ans à la Banque de France

Galerie Olympe de Gouges : Comment vous êtes arrivé à la Banque de France ? 
Comment se fait-il que la Banque de France vous a demandé de travailler pour la Banque de France, 

ce qui est exceptionnel et qui est unique ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Eh bien, c'est parce que j'ai fait une exposition à la Galerie Ror Volmar (1957) 

et monsieur le directeur de la Banque de France a été à cette exposition. 
Et quand il a remarqué mes œuvres, il a pensé que je pouvais faire des billets et j'ai été appelé, 
donc à ce moment-là, presque tout de suite à la Banque de France. 
Alors là, j'ai commencé mon travail avec les billets de banque et j’allais toujours à la Documentation française pour faire mes billets. 

Et puis un jour, à la Documentation française, il y avait un monsieur très gentil qui s'occupait presque particulièrement de moi pour me fournir tout ce qui était intéressant.

Il m’a dit mais pourquoi ne feriez-vous pas des timbres-poste ? Ah pourquoi pas effectivement, 
ben alors j’ai dit oui. Il m'a donné l'adresse du Directeur pour les timbres-poste.

J'ai téléphoné à ce monsieur qui m'a tout de suite donné rendez-vous, je suis allé avec quelques œuvres 

de mes billets de banque. J'en suis sortie tout de suite avec une commande. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Et vous avez fait 1 300 timbres. 

 

Mme Pierrette Lambert : Et j'ai fait 1 300 timbres. 

 

Galerie Olympe de Gouges : À la suite. C'est extraordinaire.

 

Mme Pierrette Lambert : Et oui, c'était passionnant d'ailleurs, parce que d’exprimer tout un tas 
de choses sur un timbre. Je trouve déjà que c'est très bon message. 

Quand j'avais seize ans, il y avait une école spécialisée rue Le Bouteux où j'ai fait une école 

où on devait faire cinq années d'apprentissage, et puis moi, au bout d'un an, 

j'en suis sortie parce que les professeurs se demandaient mais qu'est-ce qu'elle fait là celle-là. 

Alors, de semaine en semaine, je passais de classe en classe, de division en division.

Et puis je voyais, j'avais vu les cours de miniatures et ça m'intéressait.

Mais il aurait fallu attendre la cinquième année. 

Alors, qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai essayé de voir où je pourrais me trouver de l’ivoire. 

J'ai vu le marchand de l'ivoire et les feuilles d'ivoire.

Alors, ne sachant pas comment trop l'utiliser, j'ai réussi quand même à gratouiller tout ça,

à peindre, j'ai fait une petite miniature. J'ai été porté ça à la directrice de l'école,

elle m'a dit Mademoiselle Lambert tout de suite au cours de miniatures, on devait rester cinq ans,

je suis sortie de cette école au bout d'un an. D'ailleurs les professeurs étaient toujours à me dire 

mais qu'est-ce qu'elle fait là dans cette division. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C’était vraiment un don que vous avez. Et même vous m'aviez raconté,

qu’il y avait un professeur qui ne croyait pas que c'était vous qui aviez fait cette miniature.

Il avait dit que ce n’était pas possible.

 

Mme Pierrette Lambert : Et bien oui, il a bien fallu se rendre compte que c’est bien moi. 

Ce sont de bons souvenirs parce que c'était une école très sérieuse. Et d'ailleurs, à cette époque-là, 

je me souviens, ma mère aurait voulu que je continue l'enseignement parce qu'elle aurait aimé 

que je sois comme elle institutrice. Mais moi, ça ne me disait rien du tout. 

Et d’ailleurs, qu’est-ce que j’ai fait à cette époque-là, je me souviens, j’ai fait la grève de la faim 

pour qu’on m’envoie justement à Paris, où il y avait des écoles de dessins, on m’avait déjà parlé d'écoles de dessins. Je suis allée dans des écoles. 

Parce que bien-sûr j'aimais beaucoup le français, faire des rédactions, par exemple ce que j'aimais 

le moins c’était les problèmes, le calcul ça ne m'intéressait pas du tout, je ne m’aime pas ça, 

ce n’est pas ma faute, c'est comme ça. Mais j’aime par contre la littérature. 

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Galerie Olympe de Gouges : Le personnage c’est Pasteur, que représente-t-il sur ce billet 

et quels symboles sont-ils représentés ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Pasteur, je suis allée évidemment au Musée Pasteur pour aller rechercher

toute la documentation et pour pouvoir faire ce billet.

 

Galerie Olympe de Gouges : Très bien. Et vous avez mis combien de temps pour faire ce billet ?

 

Mme Pierrette Lambert : Écoutez, il faut plusieurs mois. Plusieurs mois pour bien réaliser. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Je crois même plusieurs années, il a fallu. 

 

Mme Pierrette Lambert : Oh non, facilement un billet par an. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Bravo. Donc le Pasteur, c'est un des premiers que vous avez fait et commencé ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, effectivement

Pasteur c’était un billet ou j'ai eu la chance de connaître des gens 

à l'Institut Pasteur, ils m'ont donné absolument tous les documents nécessaires pour réaliser ce billet. 

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Galerie Olympe de Gouges : C'est l'un de vos premiers billets avec celui de Montesquieu, de Racine ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Oui. Il me semble même que c'est le premier et j'ai dû faire Racine après. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Là, il y a en fond du billet un château. Vous savez ce que c'est ?

 

Mme Pierrette Lambert : C’est expliqué sur la documentation. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Vue de l'Abbaye de Port-Royal-des-Champs.

 

Mme Pierrette Lambert : Motif de plumes symbolisant l'écrivain, à gauche les armoiries.

Toute la documentation concernant l'étude d'une maquette, au moment du dessin 

de ma composition, évidemment je notais absolument tout. 

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Mme Pierrette Lambert : Et ensuite, j'ai donc fait le Racine. Alors c'est la même chose.

Je recherche ma documentation à la Documentation française de façon à avoir des éléments

pour travailler qui soient justes et bons. 

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Galerie Olympe de Gouges : Et enfin pour Montesquieu ?

 

Mme Pierrette Lambert : Alors le Montesquieu, c'est la même chose à la Documentation française. On m’indiquait où je pouvais aller voir des images qui étaient excellentes.

Et ensuite, il faut dire que même pour tous les billets, j'ai par exemple pour Montesquieu,

j’allais dans les bibliothèques pour connaître lire ce qu’on avait fait, lire les œuvres et puis avec ça, pour avoir une idée de composition. Alors il faut dire qu’évidemment, mon travail est particulier parce qu’il faut que dans tout ce que je représente, je provoque des difficultés pour les faussaires. Alors là, j’ai mieux vous dire que pour les difficultés, j'en ai produit et je peux vous dire

que les graveurs qui ont gravé et qui ont fait la gravure de mes maquettes, eh bien eux-mêmes étaient bien ennuyés. Je leur ai fait passer de mauvais moments. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C'était trop difficile à graver.

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, oui, oui. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Il y avait trop. Les faussaires ne risquaient pas de les contrefaire.

 

Mme Pierrette Lambert : Absolument. Mais ça, pour moi, c'est un amusement de rechercher

en quelque sorte la difficulté pour les faussaires ou les gens méchants, ne puissent pas refaire

mon travail. 

Galerie Olympe de Gouges : Il y a la statue qui représente la loi, les sciences et la justice. 

Il y a la balance de la justice à gauche. 

 

Mme Pierrette Lambert : Moi, je n'ai plus le souvenir de tout ça dans la tête. 

Ce n'est pas possible d’ailleurs ou il ne faudrait pas faire d'autre chose. 

Mais c'est noté, c'est inscrit parce que tous les motifs sont notés. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C'est ça, représentation allégorique de la Loi et des armoiries imaginaires symbolisant la justice et les sciences. 

 

Mme Pierrette Lambert : Voilà ensuite le fond, vous voyez les motifs. Palmes, alors je marque 

ce que j’ai représenté : les palmes avec faisceau de lecteur (Académie française), casque de Minerve (sciences morales et politique), la lyre (poésie), caducée (symbole de la Paix et du Commerce). 

Portrait de Montesquieu, alors statue de Sylla, rappelant son œuvre, pour le verso. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Bravo tout est indiqué. 

 

Mme Pierrette Lambert : Mais vous voyez heureusement que je l’indiquais,

parce que là actuellement je serais incapable de vous dire qu'est-ce que ça représente. 

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Galerie Olympe de Gouges : Vous en avez fait tellement, plus tous les timbres, plus les beaux tableaux.

 

Mme Pierrette Lambert : Plus les œuvres personnelles, actuellement je suis sur les petites parisiennes. Je pense que j'ai fait un bon travail, ma vie a servi à quelque chose. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Vous avez même inscrit les emblèmes et les symboles. 

 

Mme Pierrette Lambert : Tout est marqué heureusement actuellement à mon âge,

ce sont mes travaux de jeunesse et je ne pourrai pas, j’en ai fait tellement que ça serait impossible 

de me souvenir des détails. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Même la vie de Montesquieu et toutes ses étapes.

 

Mme Pierrette Lambert : Mais j’ai mieux vous dire que justement Montesquieu, il aurait été difficile 

au faussaire de le reproduire. Parce que là, je peux vous dire que vraiment l'artiste graveur 

qui a gravé ce billet et bien lui-même et il m'a dit Oh la la, qu'est-ce que tu as pu m’embêter

pour être poli. Je reconnais que les artistes graveurs étaient vraiment extraordinaires aussi,

leur travail de pouvoir réaliser un trait avec des traits, toutes les différentes couleurs 

qui passent du clair au sombre, et tout ça c'est grâce au talent du graveur. 

 

Galerie Olympe de Gouges : À votre talent surtout d'avoir fait le billet.

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Galerie Olympe de Gouges : Au niveau de l'art médiéval ?

 

Mme Pierrette Lambert : J’adore, j’aimais beaucoup cet ange. 

Alors je me souviens avoir fait la visite de la sculpture elle-même.

 

Galerie Olympe de Gouges : Elle est où ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Et je pense que c'est au Louvre.

Mais il y a tellement d’années ou à moins que ce soit selon la Documentation française. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Au Musée Cluny peut-être ou non ?

 

Mme Pierrette Lambert : Ah peut-être. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Il y a beaucoup de sculptures au Musée Cluny du Moyen Âge.

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Galerie Olympe de Gouges : C'est des francs ça ?

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, c'était des francs, 1 000 francs. Ah oui, ça été au moment 

où justement, on avait encore des francs, mais on envisageait déjà l’euro. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C'est pour ça qu'ils ont mis 1 000. Vous étiez prêt à en mettre 10 000 sur le billet parce que le franc valait plus grand chose. 

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Galerie Olympe de Gouges : 500 francs.

 

Mme Pierrette Lambert : Ah oui, alors là, évidemment je me souviens que j'ai été voir les sculptures, tout ça et puis j'ai lu sur le Moyen-Âge, très intéressant. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Toujours avec la même sculpture. 

On le voit dans le fond, les différents travaux. 

 

Mme Pierrette Lambert : Alors là, ça s’est fait pour la couleur marron qui va être composée

dans le tout le billet. La représentation des travaux qui se faisaient donc à cette époque-là.

Je ne lui trouve pas une jolie figure.

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Galerie Olympe de Gouges : C’était quel pays, c'est la France. Vous avez dessiné une reine ?

Vous vous rendez compte dans une République, Madame Lambert, je comprends pourquoi ils n'ont pas voulu vous donner à faire les billets en euros. Je ne savais pas que vous étiez royaliste.

Moi, je croyais plutôt républicaine. 

 

Mme Pierrette Lambert : Moi, je suis pour la France. 

 

Galerie Olympe de Gouges : La France oui, mais là, vous avez fait une reine, pour représenter une reine

avec un superbe diadème. 

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, mais là dans cette représentation, ce qui m'inquiète, c'est le visage. 

Parce que là cette représentation, on ne voit pas Dieu. 

 

Galerie Olympe de Gouges : La France est aveugle. C'est ce que vous avez voulu dire ?

Je comprends très bien votre message, madame Lambert.

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Mme Pierrette Lambert : Alors là, Anne de Bretagne. J'ai aimé faire ce billet incroyable, 

parce que je trouve d’abord qu’Anne de Bretagne est belle. Et puis je me suis passionnée particulièrement justement sur ce billet. 

Il a été imprimé, mais malheureusement il n'a pas été utilisé. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Et c'est bien dommage parce qu'il est superbe. 

 

Mme Pierrette Lambert : Moi, j'aimais beaucoup. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Et ils ont utilisé d'autres billets qui n'ont vraiment pas d'intérêt, 

comme les billets maintenant les billets en euros. 

 

Mme Pierrette Lambert : Mais il me semble que peut être déjà on pensait aux billets actuels ! 

 

Galerie Olympe de Gouges : Oui, certainement.

 

Mme Pierrette Lambert :  C'est bien possible. Mais enfin, c'est dommage parce que je pense 

que ç'aurait été un joli billet que les gens auraient eu le plaisir d’avoir ça quand même dans les mains, 

et ce que je dis, j’aimerais moi encore voir des billets avec un personnage, parce ce que par rapport 

à la facilité, on sait bien ce qu'on attend de son porte-monnaie dans sa poche, avec la tête d'un billet, 

on sait qu’il vaut tel valeur. 

Et puis, en même temps, je trouve que c'est intéressant de connaître, de faire des personnages historiques qui ont quand même fait du bien et ont apporté du beau. 

C'est intéressant de connaître, que ce soit pour la France ou disons pour l'Afrique, puisque je travaillais aussi pour l'Afrique et pour l'Océanie aussi, la Nouvelle-Calédonie, tout ça, pour moi, 

c'était une merveille de connaître les gens, de les connaître avec des images en faisant un billet. 

C’était formidable. 

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Mme Pierrette Lambert : Elle a une drôle de tête. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Ça n’a pas beaucoup changé, la France est toujours aveugle. 

 

Mme Pierrette Lambert : Mais par contre, regardez tout l'entourage. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Ah oui, l’entourage est superbe, l'entourage est au travail.

 

Mme Pierrette Lambert : Oh oui, mais regardez comme ça aurait été joli quand même ce billet.

Vous voyez dans le bas la représentation des métiers. Lui aussi, il a une pauvre tête mon ange, d’habitude je les fais beaux. Mais là regardez, il est dégoûté, c'est particulier. Il a l'air de se poser des questions par-dessus le marché. Qu'est-ce qu'il a dans l'œil ? On ne sait pas. Mon pauvre ange. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Toujours la reine avec une couronne.

 

Mme Pierrette Lambert : Son œil gauche, il n’a pas l’air de marché droit.

Non mais là, je pense que c'est une mauvaise photo ? 

Galerie Olympe de Gouges : C'est la photo qui est mauvaise. A mon avis, vous avez peut-être raison.

C'est peut-être qu’on a mal scanné. Je veux bien prendre la responsabilité de votre côté royaliste, 

que je sais qu'il n'est pas vrai, ce n'est pas le cas. 

Mme Pierrette Lambert : Alors lui Victor Hugo ???, ce n'est pas moi qui ai fait ce billet, 

c'est un autre artiste. Mais moi, on m'avait demandé de faire quelques corrections. 

Je ne me souviens plus très, très bien les corrections que j’ai dû faire. 

Mais enfin c'est pour dire que ce n'est pas un billet à moi.

D'ailleurs, je me souviens que pour des billets africains, on m'a demandé qu’il fallait faire 

des retouches sur des billets dont je n'étais pas du tout l'auteur. 

Alors il y a eu les billets complets bien réalisés par moi-même, mais j'ai eu entre les mains, 

on m'avait demandé de faire quelques petites retouches sur des billets africains 

dont je n'étais pas l'auteur.

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Galerie Olympe de Gouges : On a le portrait de La Tour.

 

Mme Pierrette Lambert : C'est probablement quand il a dû être question de l’Euro. 

Oui, on était encore en Franc. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Oui c’est ça 100 francs.

 

Mme Pierrette Lambert : Alors non, il n'a pas été édité. Pourquoi, je ne sais pas, je me souviens plus. Il faudrait que je regarde la date. Ça doit être les derniers billets français. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C’était au XVIIIᵉ siècle.

 

Mme Pierrette Lambert : C'était déjà la fin des francs. 

 

Galerie Olympe de Gouges : La date, elle est peut-être marquée sur le billet. 1985. 

 

Mme Pierrette Lambert : 1985, oui je ne sais pas ce qui s'est passé. 

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Pierrette Lambert

Artiste

raconte ses 40 ans à la Banque de France

Galerie Olympe de Gouges : Comment vous êtes arrivé à la Banque de France ? 
Comment se fait-il que la Banque de France vous a demandé de travailler pour la Banque de France, 

ce qui est exceptionnel et qui est unique ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Eh bien, c'est parce que j'ai fait une exposition à la Galerie Ror Volmar (1957) 

et monsieur le directeur de la Banque de France a été à cette exposition. 
Et quand il a remarqué mes œuvres, il a pensé que je pouvais faire des billets et j'ai été appelé, 
donc à ce moment-là, presque tout de suite à la Banque de France. 
Alors là, j'ai commencé mon travail avec les billets de banque et j’allais toujours à la Documentation française pour faire mes billets. 

Et puis un jour, à la Documentation française, il y avait un monsieur très gentil qui s'occupait presque particulièrement de moi pour me fournir tout ce qui était intéressant.

Il m’a dit mais pourquoi ne feriez-vous pas des timbres-poste ? Ah pourquoi pas effectivement, 
ben alors j’ai dit oui. Il m'a donné l'adresse du Directeur pour les timbres-poste.

J'ai téléphoné à ce monsieur qui m'a tout de suite donné rendez-vous, je suis allé avec quelques œuvres 

de mes billets de banque. J'en suis sortie tout de suite avec une commande. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Et vous avez fait 1 300 timbres. 

 

Mme Pierrette Lambert : Et j'ai fait 1 300 timbres. 

 

Galerie Olympe de Gouges : À la suite. C'est extraordinaire.

 

Mme Pierrette Lambert : Et oui, c'était passionnant d'ailleurs, parce que d’exprimer tout un tas 
de choses sur un timbre. Je trouve déjà que c'est très bon message. 

Quand j'avais seize ans, il y avait une école spécialisée rue Le Bouteux où j'ai fait une école 

où on devait faire cinq années d'apprentissage, et puis moi, au bout d'un an, 

j'en suis sortie parce que les professeurs se demandaient mais qu'est-ce qu'elle fait là celle-là. 

Alors, de semaine en semaine, je passais de classe en classe, de division en division.

Et puis je voyais, j'avais vu les cours de miniatures et ça m'intéressait.

Mais il aurait fallu attendre la cinquième année. 

Alors, qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai essayé de voir où je pourrais me trouver de l’ivoire. 

J'ai vu le marchand de l'ivoire et les feuilles d'ivoire.

Alors, ne sachant pas comment trop l'utiliser, j'ai réussi quand même à gratouiller tout ça,

à peindre, j'ai fait une petite miniature. J'ai été porté ça à la directrice de l'école,

elle m'a dit Mademoiselle Lambert tout de suite au cours de miniatures, on devait rester cinq ans,

je suis sortie de cette école au bout d'un an. D'ailleurs les professeurs étaient toujours à me dire 

mais qu'est-ce qu'elle fait là dans cette division ? 

 

Galerie Olympe de Gouges : C’était vraiment un don que vous avez. Et même vous m'aviez raconté,

qu’il y avait un professeur qui ne croyait pas que c'était vous qui aviez fait cette miniature.

Il avait dit que ce n’était pas possible.

 

Mme Pierrette Lambert : Et bien oui, il a bien fallu se rendre compte que c’est bien moi. 

Ce sont de bons souvenirs parce que c'était une école très sérieuse. Et d'ailleurs, à cette époque-là, 

je me souviens, ma mère aurait voulu que je continue l'enseignement parce qu'elle aurait aimé 

que je sois comme elle institutrice. Mais moi, ça ne me disait rien du tout. 

Et d’ailleurs, qu’est-ce que j’ai fait à cette époque-là, je me souviens, j’ai fait la grève de la faim 

pour qu’on m’envoie justement à Paris, où il y avait des écoles de dessins, on m’avait déjà parlé d'écoles de dessins. Je suis allée dans des écoles. 

Parce que bien-sûr j'aimais beaucoup le français, faire des rédactions, par exemple ce que j'aimais 

le moins c’était les problèmes, le calcul ça ne m'intéressait pas du tout, je ne m’aime pas ça, 

ce n’est pas ma faute, c'est comme ça. Mais j’aime par contre la littérature. 

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Galerie Olympe de Gouges : Que représente-t-il sur ce billet et quels symboles sont-ils représentés ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Pasteur, je suis allée évidemment au Musée Pasteur pour aller rechercher

toute la documentation et pour pouvoir faire ce billet.

 

Galerie Olympe de Gouges : Très bien. Et vous avez mis combien de temps pour faire ce billet ?

 

Mme Pierrette Lambert : Écoutez, il faut plusieurs mois. Plusieurs mois pour bien réaliser. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Je crois même plusieurs années, il a fallu. 

 

Mme Pierrette Lambert : Oh non, facilement un billet par an. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Bravo. Donc le Pasteur, c'est un des premiers que vous avez fait et commencé ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, effectivement

Pasteur c’était un billet ou j'ai eu la chance de connaître des gens 

à l'Institut Pasteur, ils m'ont donné absolument tous les documents nécessaires pour réaliser ce billet. 

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Galerie Olympe de Gouges : C'est l'un de vos premiers billets avec celui de Montesquieu, de Racine ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Oui. Il me semble même que c'est le premier et j'ai dû faire Racine après. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Là, il y a en fond du billet un château. Vous savez ce que c'est ?

 

Mme Pierrette Lambert : C’est expliqué sur la documentation. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Vue de l'Abbaye de Port-Royal-des-Champs.

 

Mme Pierrette Lambert : Motif de plumes symbolisant l'écrivain, à gauche les armoiries.

Toute la documentation concernant l'étude d'une maquette, au moment du dessin 

de ma composition, évidemment je notais absolument tout. 

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Mme Pierrette Lambert : Et ensuite, j'ai donc fait le Racine. Alors c'est la même chose.

Je recherche ma documentation à la Documentation française de façon à avoir des éléments

pour travailler qui soient justes et bons. 

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Galerie Olympe de Gouges : Et enfin pour Montesquieu ?

 

Mme Pierrette Lambert : Alors le Montesquieu, c'est la même chose à la Documentation française. On m’indiquait où je pouvais aller voir des images qui étaient excellentes.

Et ensuite, il faut dire que même pour tous les billets, j'ai par exemple pour Montesquieu,

j’allais dans les bibliothèques pour connaître lire ce qu’on avait fait, lire les œuvres et puis avec ça, pour avoir une idée de composition. Alors il faut dire qu’évidemment, mon travail est particulier parce qu’il faut que dans tout ce que je représente, je provoque des difficultés pour les faussaires. Alors là, j’ai mieux vous dire que pour les difficultés, j'en ai produit et je peux vous dire

que les graveurs qui ont gravé et qui ont fait la gravure de mes maquettes, eh bien eux-mêmes étaient bien ennuyés. Je leur ai fait passer de mauvais moments. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C'était trop difficile à graver.

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, oui, oui. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Il y avait trop. Les faussaires ne risquaient pas de les contrefaire.

 

Mme Pierrette Lambert : Absolument. Mais ça, pour moi, c'est un amusement de rechercher

en quelque sorte la difficulté pour les faussaires ou les gens méchants, ne puissent pas refaire

mon travail. 

Galerie Olympe de Gouges : Il y a la statue qui représente la loi, les sciences et la justice. 

Il y a la balance de la justice à gauche. 

 

Mme Pierrette Lambert : Moi, je n'ai plus le souvenir de tout ça dans la tête. 

Ce n'est pas possible d’ailleurs ou il ne faudrait pas faire d'autre chose. 

Mais c'est noté, c'est inscrit parce que tous les motifs sont notés. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C'est ça, représentation allégorique de la Loi et des armoiries imaginaires symbolisant la justice et les sciences. 

 

Mme Pierrette Lambert : Voilà ensuite le fond, vous voyez les motifs. Palmes, alors je marque 

ce que j’ai représenté : les palmes avec faisceau de lecteur (Académie française), casque de Minerve (sciences morales et politique), la lyre (poésie), caducée (symbole de la Paix et du Commerce). 

Portrait de Montesquieu, alors statue de Sylla, rappelant son œuvre, pour le verso. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Bravo tout est indiqué. 

 

Mme Pierrette Lambert : Mais vous voyez heureusement que je l’indiquais,

parce que là actuellement je serais incapable de vous dire qu'est-ce que ça représente. 

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Galerie Olympe de Gouges : Vous en avez fait tellement, plus tous les timbres, plus les beaux tableaux.

 

Mme Pierrette Lambert : Plus les œuvres personnelles, actuellement je suis sur les petites parisiennes. Je pense que j'ai fait un bon travail, ma vie a servi à quelque chose. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Vous avez même inscrit les emblèmes et les symboles. 

 

Mme Pierrette Lambert : Tout est marqué heureusement actuellement à mon âge,

ce sont mes travaux de jeunesse et je ne pourrai pas, j’en ai fait tellement que ça serait impossible de me souvenir des détails. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Même la vie de Montesquieu et toutes ses étapes.

 

Mme Pierrette Lambert : Mais j’ai mieux vous dire que justement Montesquieu, il aurait été difficile au faussaire de le reproduire. Parce que là, je peux vous dire que vraiment l'artiste graveur qui a gravé ce billet et bien lui-même et il m'a dit Oh la la, qu'est-ce que tu as pu m’embêter pour être poli.
Je reconnais que les artistes graveurs étaient vraiment extraordinaires aussi,

leur travail de pouvoir réaliser un trait avec des traits, toutes les différentes couleurs 

qui passent du clair au sombre, et tout ça c'est grâce au talent du graveur. 

 

Galerie Olympe de Gouges : À votre talent surtout d'avoir fait le billet.

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Galerie Olympe de Gouges : Au niveau de l'art médiéval ?

 

Mme Pierrette Lambert : J’adore, j’aimais beaucoup cet ange. 

Alors je me souviens avoir fait la visite de la sculpture elle-même.

 

Galerie Olympe de Gouges : Elle est où ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Et je pense que c'est au Louvre.

Mais il y a tellement d’années ou à moins que ce soit selon la Documentation française. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Au Musée Cluny peut-être ou non ?

 

Mme Pierrette Lambert : Ah peut-être. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Il y a beaucoup de sculptures au Musée Cluny du Moyen Âge.

Mme Pierrette Lambert : C'est bien possible parce que, mais là, il y a tellement longtemps,

je ne peux pas me souvenir de tout. Mais là, j'étais très bien dirigé à la Documentation française pour justement me procurer soit des photos ou les lectures se rapportant au personnage

que je devais représenter. Alors là, il y a tellement, tellement longtemps que je ne peux plus

me souvenir de tout. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Vous avez fait, ça c’est des tableaux sur des billets anciens, 

mais vous continuez à faire des billets modernes et vous avez fait des tableaux et des superbes 

qu'on verra tout à l'heure et qui sont merveilleux. Je pense aux Parisiennes. 

 

Mme Pierrette Lambert : Ah les petites Parisiennes. Oui, comme ça, je pense que ça sera intéressant de voir les beaux sites ce que nous avons à Paris. 

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Galerie Olympe de Gouges : C'est des francs ça ?

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, c'était des francs, 1 000 francs. Ah oui, ça été au moment 

où justement, on avait encore des francs, mais on envisageait déjà l’euro. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C'est pour ça qu'ils ont mis 1 000. Vous étiez prêt à en mettre 10 000 sur le billet parce que le franc valait plus grand chose. 

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Galerie Olympe de Gouges : 500 francs.

 

Mme Pierrette Lambert : Ah oui, alors là, évidemment je me souviens que j'ai été voir les sculptures, tout ça et puis j'ai lu sur le Moyen-Âge, très intéressant. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Toujours avec la même sculpture. 

On le voit dans le fond, les différents travaux. 

 

Mme Pierrette Lambert : Alors là, ça s’est fait pour la couleur marron qui va être composée

dans le tout le billet. La représentation des travaux qui se faisaient donc à cette époque-là.

Je ne lui trouve pas une jolie figure.

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Galerie Olympe de Gouges : C’était quel pays, c'est la France. Vous avez dessiné une reine ?

Vous vous rendez compte dans une République, Madame Lambert, je comprends pourquoi ils n'ont pas voulu vous donner à faire les billets en euros. Je ne savais pas que vous étiez royaliste.

Moi, je croyais plutôt républicaine. 

 

Mme Pierrette Lambert : Moi, je suis pour la France. 

 

Galerie Olympe de Gouges : La France oui, mais là, vous avez fait une reine, pour représenter une reine

avec un superbe diadème. 

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, mais là dans cette représentation, ce qui m'inquiète, c'est le visage. 

Parce que là cette représentation, on ne voit pas Dieu. 

 

Galerie Olympe de Gouges : La France est aveugle. C'est ce que vous avez voulu dire ?

Je comprends très bien votre message, madame Lambert.

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Mme Pierrette Lambert : Elle a une drôle de tête. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Ça n’a pas beaucoup changé, la France est toujours aveugle. 

 

Mme Pierrette Lambert : Mais par contre, regardez tout l'entourage. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Ah oui, l’entourage est superbe, l'entourage est au travail.

 

Mme Pierrette Lambert : Oh oui, mais regardez comme ça aurait été joli quand même ce billet.

Vous voyez dans le bas la représentation des métiers. Lui aussi, il a une pauvre tête mon ange, d’habitude je les fais beaux. Mais là regardez, il est dégoûté, c'est particulier. Il a l'air de se poser des questions par-dessus le marché. Qu'est-ce qu'il a dans l'œil ? On ne sait pas. Mon pauvre ange. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Toujours la reine avec une couronne.

 

Mme Pierrette Lambert : Son œil gauche, il n’a pas l’air de marché droit.

Non mais là, je pense que c'est une mauvaise photo ? 

Galerie Olympe de Gouges : C'est la photo qui est mauvaise. A mon avis, vous avez peut-être raison.

C'est peut-être qu’on a mal scanné. Je veux bien prendre la responsabilité de votre côté royaliste, 

que je sais qu'il n'est pas vrai, ce n'est pas le cas. 

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Mme Pierrette Lambert : Mais j'admire quand même ce qu'on a fait. Il y a des rois qui auront fait 

des choses splendides. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Absolument. Vous prenez toutes les splendeurs réalisées, 

je suis bien de votre avis. 

 

Mme Pierrette Lambert : Justement au point de vue artistique, c'était formidable pour le raffinement de l'art, ce qui était beau, tout ce qu'était merveilleux.

 

Galerie Olympe de Gouges : Il suffit de voir la Sainte-Chapelle à Paris. C'est une merveille ! 

Galerie Olympe de Gouges : La représentation avec les yeux. 

Cette fois-ci, elle est représentée correctement, on la voit mieux. 

 

Mme Pierrette Lambert : Quel regard.

 

Galerie Olympe de Gouges : C'étaient les différentes étapes de couleur, parce que là on voit 

qu’on a l'impression que ça a été fait au crayon avec un peu de couleur ?

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Mme Pierrette Lambert : Non, tout a été fait à l'aquarelle avec des pinceaux très fins.

Mais j'avais l'habitude d'utiliser des pinceaux très, très fins parce que je faisais de la miniature,

la miniature sur ivoire. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Ah oui, vous avait fait des merveilles de miniatures sur ivoire. 

Galerie Olympe de Gouges : C'est une maquette, un essai ?

 

Mme Pierrette Lambert : Probablement un essai, oui. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C'est incroyable cette différence de claire obscur entre le visage, couleurs.

 

Mme Pierrette Lambert : On faisait jouer justement les différentes couleurs. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C'est merveilleux. 

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Galerie Olympe de Gouges : Là Elisabeth d'Autriche, belle représentation aussi.

 

Mme Pierrette Lambert : Toute la documentation elle a été cherchée justement toujours

à la Documentation Française. C'est là où il m'indiquait tout où je pouvais voir tout ça.

Tout ça se fait avec des ornements que j'ai découvert dans des reproductions.

Il y a une recherche. J'avais mes deux yeux, c’est là que je me rends compte de tout ce

que je pouvais faire. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Le travail, superbe.

 

Mme Pierrette Lambert : Là avec la représentation des châteaux. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Chambord. C'était une reine de France ou c'était un visage imaginé par vous ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Ça c’est une reine, parce que justement c'était des documents justifiés. 

Tandis que ce n'est qu'après qu’au moment où on a parlé de l'euro, à ce moment-là ça été différent, 

on devait d'ailleurs imaginer.

Mais là, c'est bien la représentation du personnage Elisabeth d’Autriche. 

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Galerie Olympe de Gouges : Ah d'accord Elisabeth d’Autriche. 

 

Mme Pierrette Lambert : Reine de France. Alors le portrait c'est par François Clouet.

Vous voyez, il y a absolument là au-dessus vous avez tous les détails pour la composition

de ce billet. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Avec le Château d'Azay-le-Rideau, le Château de Chambord, Salamandre,

la nymphe de la Fontaine des Innocents, pleines représentations.

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, je marquais absolument tous les documents qui avaient permis

de réaliser le billet. 

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Mme Pierrette Lambert : Alors là, Anne de Bretagne. J'ai aimé faire ce billet incroyable, 

parce que je trouve d’abord qu’Anne de Bretagne est belle. Et puis je me suis passionnée particulièrement justement sur ce billet. 

Il a été imprimé, mais malheureusement il n'a pas été utilisé. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Et c'est bien dommage parce qu'il est superbe. 

 

Mme Pierrette Lambert : Moi, j'aimais beaucoup. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Et ils ont utilisé d'autres billets qui n'ont vraiment pas d'intérêt, 

comme les billets maintenant les billets en euros. 

 

Mme Pierrette Lambert : Mais il me semble que peut être déjà on pensait aux billets actuels ! 

 

Galerie Olympe de Gouges : Oui, certainement.

 

Mme Pierrette Lambert :  C'est bien possible. Mais enfin, c'est dommage parce que je pense 

que ç'aurait été un joli billet que les gens auraient eu le plaisir d’avoir ça quand même dans les mains, et ce que je dis, j’aimerais moi encore voir des billets avec un personnage, parce ce que par rapport à la facilité, on sait bien ce qu'on attend de son porte-monnaie dans sa poche, avec la tête d'un billet, on sait qu’il vaut tel valeur. 

Et puis, en même temps, je trouve que c'est intéressant de connaître, de faire des personnages historiques qui ont quand même fait du bien et ont apporté du beau. 

C'est intéressant de connaître, que ce soit pour la France ou disons pour l'Afrique, puisque je travaillais aussi pour l'Afrique et pour l'Océanie aussi, la Nouvelle-Calédonie, tout ça, pour moi, 

c'était une merveille de connaître les gens, de les connaître avec des images en faisant un billet. 

C’était formidable. 

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Galerie Olympe de Gouges : Et vous vous rappelez pourquoi il n'a pas été retenu ?

 

Mme Pierrette Lambert : Il me semble que c'était Monsieur Mitterrand qui l’avait peut-être refusé. C'est à ce moment-là. 

Anne de Bretagne que nous aurions eue et parce qu’il était même imprimé. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Il a été imprimé.

 

Mme Pierrette Lambert : Il était imprimé, Oui. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Oui, on voit bien les numéros et tout.

 

Mme Pierrette Lambert : Malheureusement, parce que je pense qu'il aurait plu ce beau visage 

d'Anne de Bretagne.

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Mme Pierrette Lambert : Alors lui Georges CLEMENCEAU, ce n'est pas moi qui ai fait ce billet, 

c'est un autre artiste. Mais moi, on m'avait demandé de faire quelques corrections. 

Je ne me souviens plus très, très bien les corrections que j’ai dû faire. 

Mais enfin c'est pour dire que ce n'est pas un billet à moi.

D'ailleurs, je me souviens que pour des billets africains, on m'a demandé qu’il fallait faire 

des retouches sur des billets dont je n'étais pas du tout l'auteur. 

Alors il y a eu les billets complets bien réalisés par moi-même, mais j'ai eu entre les mains, 

on m'avait demandé de faire quelques petites retouches sur des billets africains 

dont je n'étais pas l'auteur.

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Galerie Olympe de Gouges : On a le portrait de La Tour.

 

Mme Pierrette Lambert : C'est probablement quand il a dû être question de l’Euro. 

Oui, on était encore en Franc. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Oui c’est ça 100 francs.

 

Mme Pierrette Lambert : Alors non, il n'a pas été édité. Pourquoi, je ne sais pas, je me souviens plus. Il faudrait que je regarde la date. Ça doit être les derniers billets français. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C’était au XVIIIᵉ siècle.

 

Mme Pierrette Lambert : C'était déjà la fin des francs. 

 

Galerie Olympe de Gouges : La date, elle est peut-être marquée sur le billet. 1985. 

 

Mme Pierrette Lambert : 1985, oui je ne sais pas ce qui s'est passé. 

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Galerie Olympe de Gouges : Ça c’est qui ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Berlioz. Ah oui, c’était formidable. Pour moi, justement de représenter

un tel personnage si beau et qu’on puisse justement le vénérer avec un billet, que le public soit 

avec la musique, tout ce qu'il y a de beau, les arts, la musique, on a besoin de ça pour vivre. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Surtout en ce moment.

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Galerie Olympe de Gouges : Et sur ce billet, vous représentez quoi, qui plutôt ?

 

Mme Pierrette Lambert : Alors là, qu'est ce qui s'est passé ? Je ne me souviens plus très bien pour ça, parce que la maquette a été confiée à un autre artiste. Alors là, je ne saurais pas trop vous dire. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C’était Pierre et Marie Curie.

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, oui. 

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Galerie Olympe de Gouges : La Tour Eiffel alors que maintenant on la voit très bien 

avec les petites parisiennes.

 

Mme Pierrette Lambert : Avec les petites parisiennes. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Vos dernières réalisations sont superbes.

 

Mme Pierrette Lambert : Alors c'est amusant, ça m'amuse de voir comment j’interprétais

à ce moment-là. J’en ai fait des tours. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C’était qui l’homme sur la présentation ? Gustave Eiffel.

 

Mme Pierrette Lambert : Évidemment.

Là, je me demande s'il n'y a pas un peu d'humour dans cette composition, un peu particulière. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Elle va dans tous les sens. 

 

Mme Pierrette Lambert : Oui. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Vous avez inventé la déstructuration. Vous étiez la première en peinture. 

 

Mme Pierrette Lambert : Je la présente d'une autre façon avec mes petites Parisiennes. 

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Mme Pierrette Lambert : Alors là, je vois des billets africains, alors ça a été une chance pour moi parce que j'aime beaucoup connaître comment ces gens-là vivent leurs idées, leur façon, tout. 

Il y a quelque chose en même temps, je pourrais dire comme une amitié, comme quelque chose 

de spirituel qui passe à ce moment-là à travers un visage sur ces billets. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C'était pour quel billet ? Pour quel pays ? Vous vous souvenez ?

 

Mme Pierrette Lambert : Madagascar. Mais ça, ça m'a passionné, absolument.

 

Galerie Olympe de Gouges : Et au niveau des représentations, c'est toujours de la documentation ?

 

Mme Pierrette Lambert :  Toujours, toujours oui. Il savait très bien m'indiquer l'endroit où il y avait des photographies intéressantes, tout ça. Et puis en même temps, je faisais des lectures sur le pays, sur le territoire. Tout ça, ça été un enrichissement pour tout le monde. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Ce billet de Madagascar a été présenté. Il a été utilisé ou pas ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Ça, je l'ignore complètement. 

 

Galerie Olympe de Gouges : On regardera, on essayera de voir s'il a été utilisé ou pas.

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Galerie Olympe de Gouges : Et ça, c'est quel pays ? Madagascar toujours. 

 

Mme Pierrette Lambert : Ça ce sont les derniers billets. Et alors vraiment, je n'ai su ce que c’étaient devenus. D'ailleurs, à ce moment-là, mon travail à la Banque de France se terminait 

comme malheureusement aussi avec les timbres-poste parce que j'ai eu la perte d'un œil. 

Alors on sait très bien qu'à ce moment-là, on ne peut plus faire du tout le travail et la minutie 

que l'on pouvait faire avec deux yeux. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Et pourtant, vous le faites encore maintenant. Vous faites encore 

des tableaux extraordinaires et on les verra tout à l'heure quand on va les présenter sur l'écran. 

Vous avez fait des merveilles qui sont aussi compliquées à faire que les billets. 

 

Mme Pierrette Lambert : Euh non, là ça demande autre chose. La création d'un billet, qu'il faut voir comment on l'utilise l'histoire des couleurs. Et alors, il faut faire des planches avec les différentes couleurs et c'est là où c'est très particulier le travail pour les billets de banque parce qu’il faut s'arranger pour compliquer la tâche d’un faussaire de façon qu’on joue avec les histoires des couleurs sur des éléments ou une figurine quelconque, eh bien on arrive à mettre trois couleurs 

où normalement il devrait y avoir qu'une. 

La complication pour le graveur quand il a sa planche sur tel couleur à faire pour trouver 

tel couleur dans toute la superficie du billet. C'est ça tout le travail très particulier.

Donc enfin, du moins comme moi à mon époque, je faisais pour faire des billets, 

parce que là j’ai mieux vous dire que les miens qu'ils étaient difficilement ou presque impossible 

à reproduire par des faussaires.

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Mme Pierrette Lambert : Je reconnais, ça doit être l'un de mes premiers billets pour le Cameroun. Ah oui. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C’est ça, au tout début, en 1961. 

 

Mme Pierrette Lambert : Ah oui, j'aime bien. J'aime beaucoup ce billet-là Cameroun. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Donc il y a la représentation du premier président de la République.

 

Mme Pierrette Lambert : Oh là aussi, j’aimais beaucoup aussi ce billet. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Vous ne pouvez pas l'agrandir un peu sur l'écran ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Ah oui, là, on peut voir un petit peu tout le travail. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Oui, bien sûr. Et le choix des couleurs. 

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Mme Pierrette Lambert : Et oui, les paniers de coton. Ce que je regarde là, c'est les colliers 

autour du cou. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Oui, le travail du collier autour du cou, c'est extraordinaire, 

avec les différentes couleurs, c’est fabuleux. 

 

Mme Pierrette Lambert : Si on devait porter ça !!

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Mme Pierrette Lambert : Ce sont des bœufs particuliers, des zébus.

 

Galerie Olympe de Gouges : C'est quel pays ? Cameroun toujours. 

 

Mme Pierrette Lambert : Ah oui, le berger avec leur fameux chapeau de berger. 

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Galerie Olympe de Gouges : On passe au Maroc.

 

Mme Pierrette Lambert : Le Maroc avec toutes ces beautés, parce qu’ils sont un pays très raffiné.

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Galerie Olympe de Gouges : Le Mali.

 

Mme Pierrette Lambert : Ah oui, le Mali. Oh là aussi, regardez le fond du billet. Et je préfère vous dire que là le graveur, il a dû avoir eu un mal fou parce que j'ai joué sur toutes les couleurs. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Je le trouve très minutieux, comme ici. 

 

Mme Pierrette Lambert : Alors il est beau ce billet, pourtant qu’est-ce qu’il représentait, un barrage ? 

Je ne sais pas exactement qu'est-ce que c'était. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Si, c'est devant un barrage hydroélectrique.

 

Mme Pierrette Lambert : Voilà. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Sur le fleuve du Niger.

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Mme Pierrette Lambert : Alors là, ce sont les photos de billets, de maquettes qui ont été refusées. C'était pour le concours du billet européen actuel. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Ah c’était pour le concours des billets européens actuels ?

 

Mme Pierrette Lambert : Oui. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Et ils ont pris des billets qui ne représentent rien. 

 

Mme Pierrette Lambert : Alors c'est un concours entre tous les artistes de plusieurs pays, 

et donc moi j’avais préparé ces maquettes là et elles ont été refusées. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Vous m'aviez expliqué, je sais, parce que chaque pays avait présenté 

une maquette différente et personne ne s'est mis d'accord. Ça commençait bien l'Europe. 

Ils ne se sont pas mis d'accord. Chacun voulait, l'Angleterre voulait Shakespeare, la France voulait Victor Hugo et l'Allemagne voulait Goethe etc., et donc ils ne se sont pas mis d'accord 

et donc ils ont fait des nouveaux billets en euros que vous aimez particulièrement, pas !

 

Mme Pierrette Lambert : Mais le concours si on ne faisait pas de personnage, ou alors si on faisait 

un personnage, il fallait que ce soit un personnage qui ne soit pas du tout connu mais qui représente un personnage de l'époque. Par contre, alors il fallait l'inventer, l'inventer et qu’il représente, 

soit par la coiffure, quelque chose de particulier qui représente exactement le pays. 

C'est tellement beau un personnage, une représentation d'un pays et en même temps on vit avec eux. Quand vous avez ces billets dans la main, vous vivez avec eux. C'est en quelque sorte presque déjà de l'amitié, de l'amour. Et oui ! 

Galerie Olympe de Gouges : Après l'apparition des euros du coup, les futurs billets en euros,

le choix des thèmes, la sélection des maquettes des futurs billets en euros et ensuite les vôtres. 

 

Mme Pierrette Lambert : C’étaient mes compositions pour les futurs euros.

On devait représenter les époques, l’époque grec, l'époque romaine, l'époque gothique etc. 

Alors nous aurions pu avoir ces personnages, je l'aime beaucoup celui-ci il est joli, 

si évidemment on a fait représenter des portraits, mais il paraît qu'on voulait absolument…

 

Galerie Olympe de Gouges : C'était la dispute entre les différents pays, chacun voulait sa star sur les billets. 

Résultat, l’Europe ne s'est pas mise d'accord. C'était un bon début pour l'Europe. 

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, maintenant voilà.

 

Galerie Olympe de Gouges : Ils ne sont toujours pas d'accord en Europe, ça n'a pas changé. 

 

Mme Pierrette Lambert : Là c'est le Romain. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C'est le verso à chaque fois ?

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, c'est le verso. 

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Mme Pierrette Lambert : Oui, ce sont les projets, les fameuses maquettes pour l’euro. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Il aurait mieux fait de choisir ce beau billet. 

 

Mme Pierrette Lambert : Comme je vous dis, moi je préfère avoir un portrait sur un billet. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C’est superbe, ça c’était les maquettes pour les euros. 

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Mme Pierrette Lambert : Là, c’est représenté la sculpture grecque. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C'était une maquette pour quel billet ? 

 

Mme Pierrette Lambert : C'était pour les futurs euros. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Les futurs euros.

 

Mme Pierrette Lambert : Comme ça, on devait représenter un personnage. 

Alors il est inventé par moi, je l'ai inventé, n'existe pas, mais il est fait d'après les sculptures antiques de la Grèce. Là aussi, c'est un billet représentatif de l'époque.

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Mme Pierrette Lambert : Alors là, c'est le gothique avec tous des éléments qui représentent 

cette période. 

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Galerie Olympe de Gouges : C'est pour nous représenter les couleurs de cette maquette

avec le rouge, l’orange et le bleu. 

 

Mme Pierrette Lambert : Je pense que c'était toujours pour le concours euro, alors ça doit être 

la période romane. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Elle est belle la femme. On va reprendre les billets qui ont été imprimés, réalisés par les États. Au début, vous avez vu, on a pris tous les billets qui ont été imprimés. 

On va reprendre parce que Madame Lambert a beaucoup de choses à nous dire sur ces billets-là. 

On reprendra après les maquettes. 

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Mme Pierrette Lambert : Vous voyez, c’est présenté l'époque avec là la coiffure des personnages. 

 

Galerie Olympe de Gouges : La femme qui est représentée, c'est une imagination de vous ? 

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, absolument. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Une création de vous ?

 

Mme Pierrette Lambert : Oui. C'est la coiffure qu'il faut remarquer parce qu'à cette époque, 

les femmes se coiffaient de cette façon-là. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Très intéressant, bravo. 

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Galerie Olympe de Gouges : Ça c'est le 200. L'autre et on voit l'Europe.

 

Mme Pierrette Lambert : Oui, c'était bon, j'avais proposé ça.

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Mme Pierrette Lambert : Alors là, comme il fallait représenter aussi des enfants, 

évidemment j'ai pensé à mon pauvre frère et c'est pourtant mon frère tout simplement. 

Mais regarder, il avait un beau visage. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Très, il représentait le futur de l’Europe, c'était merveilleux. 

En plus de ça sur 500 €. 

 

Mme Pierrette Lambert : Mon pauvre frère. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Votre frère, il a été arrêté par la Gestapo.

 

Mme Pierrette Lambert : Ah oui, il a été arrêté, il faisait ses études à Poitiers. 

Il faisait de la résistance. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Avec votre père ?

 

Mme Pierrette Lambert : Avec mon père, oui. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Ils ont été assassinés par la Gestapo.

 

Mme Pierrette Lambert : Déportés en Allemagne, et mon père est mort à Neuengamme

et mon frère à Dachau. 

Je me souviens la guerre terminée, nous avons été avec ma mère et il y avait un convoi spécial, nous sommes allés justement en Allemagne et j'ai vu à Dachau le cimetière en quelque sorte, 

où mon frère a été enterré.

Mme Pierrette Lambert : Ben oui. Il avait un joli visage mon petit frère. 

 

Quand j'étais jeune, je m'amusais beaucoup avec lui, on faisait des courses de bicyclette, 

alors il m'avait appris à grimper dans les arbres, et alors ça c'était terrible parce que j'allais 

chez mon grand-père à la campagne, alors un jour il avait un cerisier, qu'est-ce que j'ai fait moi, j'avais envie de manger des cerises, j'ai grimpé dans le cerisier, et puis il y a quelqu'un qui a appelé mon grand-père qui a dû dire :
« Attention vous avez votre petite fille, vous vous rendez compte elle va se casser la figure ». 

Mais moi c'est l'un de mes plus beaux souvenirs. 

 

J'étais grimpé, les oiseaux ont commencé à fuir parce qu'ils mangeaient des cerises. 

Alors au bout d'un moment, il y a un qui est revenu picorer tout autour de moi, moi aussi. 

Et puis, à un moment donné, tous les autres oiseaux sont revenus et on était là dans ce cerisier 

à manger des cerises les uns et les autres au bout du bec. 

 

Alors mon pauvre grand-père est quand même arrivé, il ne savait pas trop quoi faire, 

il pensait que j’allais me casser la figure, mais non j’avais l’habitude de grimper dans les arbres 

et d'en descendre. Je suis bien descendu, je n’ai pas eu une semonce, rien du tout, rien. 

Il a fait comme s'il n'y avait rien eu et j’ai continué, je l'ai accompagné, il me montrait ses légumes, ses arbres fruitiers parce qu’il faisait lui-même sa vigne. On avait aussi des arbres fruitiers, les légumes. 

 

C’était formidable. 

 

Et ça, c'est grâce à mon frère qui m'avait appris de drôles de truc. 

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Galerie Olympe de Gouges : Les Euros sont arrivés à quelle date ?

 

Mme Pierrette Lambert : Ça dû être en 2000, il me semble. 

On peut voir si j’ai marqué les années pour l’Euro. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Vous pouvez regarder la date de l'euro. C'est à partir de quand ? 

 

Mme Pierrette Lambert : 2000, j’ai travaillé avec la Banque de France jusqu'à cette date. 

Puisqu’avec la perte de mon œil, il m'était plus possible de faire des finesses 

comme je les faisait pour mes billets de banque. Ça, ce n'était plus possible. 

 

Galerie Olympe de Gouges : C’est en Janvier 2002. Le concours a été lancé en 1996. 

 

Mme Pierrette Lambert : Dans tous les cas, je n’aime pas ces espèces de billets sans rien du tout, 

qui ne parlent pas. Oui, c'est là où je trouve que c’est dommage quand même. 

On aurait pu respecter peut-être un peu plus les artistes et l’art dans le monde entier. 

C'est dommage parce qu'il y avait comme çà avec des portraits, il y avait des échanges au moins, des échanges humains et artistiques. 

Ça permettait de savoir qu'est-ce qu'ils avaient de beau. 

Alors on représentait sur les billets ce qu'il y avait de beau dans le monde. Mais maintenant !

 

Galerie Olympe de Gouges : Comme vous le disiez, il vaut mieux les dépenser. 

Mme Pierrette Lambert : Oui, on m’avait demandé ça aussi. 

Je me souviens parce que c'était l'imprimerie était encore à Puteaux. 

 

Galerie Olympe de Gouges : BNCI ça veut dire quoi ? Banque nationale pour le commerce et l’industrie. 

C’est une maquette que vous aviez fait pour la banque ?

 

Mme Pierrette Lambert : Oui. 

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Mme Pierrette Lambert : Spécimen. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Chèque-vacances. 

Vous avez même fait des chèques pour les vacances. 

Ça, c'est une bonne chose. 

C'est grâce à vous si à l'époque on commençait les chèque-vacances. 

Les premiers chèque-vacances. 

C'est plus qu'historique, les premiers chèque-vacances en 1983. 

 

Mme Pierrette Lambert : J’ai représenté des oiseaux pour aller en vacances. 

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Mme Pierrette Lambert : Je suis incapable de dire parce que j'en ai eu tellement pour certains timbres, pour tout un tas de choses concernant le timbre, mais là. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Vous reviendrez faire quelques commentaires comme vous avez eu 

la gentillesse de le faire pour vos tableaux et pour les billets de banque. 

 

Mme Pierrette Lambert : D'accord. 

 

Galerie Olympe de Gouges : Merci beaucoup.

Tous nos remerciements
à
Mme Pierrette 
LAMBERT pour cet entretien.

Merci pour vos commentaires :

galerie@olympe-de-gouges.fr

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